Un autre monde ?
La rentrée en deuxième année me permet de me remémorer non sans une certaine nostalgie ma première année à Sciences Po, sur le campus de Paris (programme général). Une année de découverte, de succès, de joie et parfois d’agacement, mais une année riche aussi bien scolairement qu’humainement.
Même si je restais en France, a fortiori dans la capitale que j’avais déjà eu l’occasion de visiter à de nombreuses reprises, la rentrée de Première année a été pour moi une forme de dépaysement. Loin du lycée et de son ambiance plus familiale, plus calme, le 27 rue Saint-Guillaume qui héberge la majorité des cours, peut au départ avoir des airs d’usine ou de hall de gare où se croisent inconnus (au départ) et être très déstabilisant. Mais dès la première semaine, groupes d’intégration, afterworks et soirées vous intègrent de facto à la « confrérie Sciencepiste ».
Le hall de Sciences Po Paris
La scolarité à Sciences Po : le grand changement
Les cours pendant la Première année sont assez variés, et permettent véritablement de toucher à tout.
Au premier semestre, 3 grandes matières sont enseignées : l’économie (baptisée Core Economics), l’histoire du XIXè siècle et enfin les Institutions politiques, une forme de droit constitutionnel dont je suis tombé éperdument amoureux.
Au deuxième semestre, science politique et sociologie sont les deux grandes matières, ainsi qu’un cours de philosophie (baptisé Humanités politiques) dont la valeur ajoutée est discutable. Il y en a ainsi pour tous les goûts, des matières qui rebutent ou qui attirent particulièrement, selon les profils de chacun.
Le mode de validation est le même pour tous les cours : 2/3 pour un contrôle continu tout au long de Travaux dirigés, et 1/3 pour l’examen final. Il est important de noter que le redoublement est extrêmement rare à Saint-Guillaume.
Mais le véritable bouleversement concerne la méthode. Une fois dans le grand bain du supérieur, l’autonomie est la vertu majeure, quand on sait que l’on n’a qu’une vingtaine d’heures de cours par semaine, cours magistraux compris. Exposés en 10 minutes, présentations orales rapides ou notes de synthèse, tels sont les nouveaux exercices demandés et qui peuvent parfois décontenancer. Ils permettent toutefois de véritablement gagner en aisance à l’oral.
Les professeurs y sont généralement bienveillants et souvent davantage des praticiens du métier bien plus que des professeurs. Mon professeur de droit constitutionnel était administrateur au Sénat notamment, ce qui apporte énormément en anecdotes sur les coulisses de notre système institutionnel.
L’ambiance, contrairement aux caricatures que l’on pourrait avoir en tête, est propice à l’entraide, notamment sur le groupe Facebook de la promo ou sur un Drive partagé avec tous les cours de l’année (qui peut parfois aider lorsque l’envie d’aller à un cours magistral manque). La vie associative y est riche, et les étudiants ouverts, majoritairement souriants, ce qui est particulièrement agréable au quotidien.
La deuxième année : chapitre 2 du périple
C’est donc à la recherche d’une certaine continuité que j’aborde cette deuxième rentrée à Sciences Po, en en connaissant les attentes académiques et les spécificités.
La deuxième année est cependant un peu particulière : si elle n’est pas réputée comme celle du travail opiniâtre chez les étudiants, elle est celle du choix de la destination pour la 3ème année à l’étranger, pilier de la scolarité à Sciences Po.
Mot de la fin 😉
Assurément, étudier à Paris, dans une école reconnue, vivre seul, et se conformer aux attentes académiques particulières de Sciences Po ont contribué à me faire mûrir durant l’année.
Pour ceci, je n’ai qu’une seule chose à dire pour les étudiants de la prépa : tentez-le, ne vous auto-censurez pas, le jeu en vaut la chandelle.