Maître mot : ne jamais baisser les bras !
Martin Thoer, ancien élève du lycée Dupuy de Lome et de sa Prépa IEP, revient sur son parcours et en tire une belle leçon de vie !
Une orientation universitaire possible et atteignable
Voilà donc un an que la quête du concours commun des IEP s’est terminée pour moi (cf. Le marathon des candidats pour Sciences Po province).
Cette année étant passée, non sans embûches, il est temps pour moi de revenir sur mon parcours et de prouver que non, Sciences Po n’est pas qu’un projet idéaliste mais bien une orientation universitaire possible et atteignable.
Naissance d’un projet
L’aventure débute donc en première ES, où le projet d’intégrer un IEP a peu à peu vu le jour dans mon esprit, curieux de m’intéresser au monde économique, culturel, politique… qui m’entourait.
Le fait que le lycée disposait d’une prépa IEP fut notamment à l’origine de mon investissement dans la préparation du concours commun. J’ai donc suivi les cours d’histoire en première et ceux d’anglais en terminale.
Et voici le constat : des professeurs investis prennent sur leur temps libre pour donner ce qu’ils ont de meilleur dans la réussite d’élèves, tout aussi motivés. Il est clair que les cours de langues au lycée ou en études supérieures n’ont jamais été aussi bons et dynamiques.
Echec relatif
Malgré cela, j’ai échoué au concours d’entrée en première année après la terminale.
Cependant, il est difficile de parler de véritable échec au regard de ce j’avais appris durant mon année de terminale, encadrée par la préparation du concours. Utiles pour mon entrée en études supérieures, ces connaissances constituaient déjà une base solide.
Prepa B/L
En effet, l’objectif fut pour moi de retenter le concours en 1A, ce qui m’a intuitivement orienté vers les CPGE (ECE, A/L, B/L), se plaçant dans une relative continuité universitaire de Sciences Po. Si mon choix fut hésitant au début, étant accepté en A/L à Clemenceau, il s’est finalement tourné vers la prépa B/L, récente dans le paysage scolaire français.
Cette formation pluridisciplinaire qui met la priorité sur la compréhension du monde contemporain, s’est placée comme la meilleure alternative possible dans la préparation du concours commun (mieux adaptée qu’ECE ou A/L).
L’emploi du temps chargé, ponctué par des khôlles et des DS, rend nécessaire un travail personnel conséquent.
On commence alors à apprécier notre samedi après-midi après une semaine avoisinant parfois les 60h en 5 jours. Mais n’oublions pas que nous sommes censés être « l’élite de la nation » !
Une année formatrice et riche intellectuellement
Néanmoins, il est clair que cette année d’investissement important, rythmée par les soirées – presque rituelles – avant chaque vacances, fut riche intellectuellement et formatrice, tant dans la façon d’envisager le monde que de le comprendre.
Les sciences sociales et humaines qui composent cette filière, exigeante, sont une bonne si ce n’est excellente formation pour exceller dans l’univers des hautes études.
Quelle a été ma surprise de découvrir qu’une partie des enseignements à Sciences Po, en première et même en deuxième année, avait déjà été vue en classe, directement ou indirectement.
Recrutement atypique pour une fin d’année atypique
Il me faut également mentionner la dimension exceptionnelle de l’année, obligeant les IEP à revoir leurs critères d’admission, maintenant basés sur un algorithme ne prenant en compte que les notes du lycée.
Entre désillusions et sentiment d’injustice dans ma classe, à la vue du travail fourni dans l’année, il nous a fallu accepter silencieusement notre situation.
Je remercie en partie la prépa IEP du lycée Dupuy de Lôme, sans laquelle je n’aurais jamais pu être admis. En effet, les cours dispensés m’ont été utiles au lycée et permis d’avoir aisément mon baccalauréat (moyenne du BAC + bulletins de lycée utilisés pour le classement).
Les clés de la réussite
Finalement, viser l’excellence, ou en tout cas essayer d’y parvenir, n’est plus quelque chose d’inaccessible avec du travail, de la motivation et de la détermination. N’arrêtez pas de croire en vos capacités : si la fainéantise est néfaste à la réussite, travailler n’a jamais été une perte de temps, au contraire.
Cependant, un certain Gandhi nous dirait que « c’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite ».
En effet, être accepté dans un IEP n’est pas un aboutissement mais bien un point de départ à de nombreux projets scolaires et professionnels.
Si l’on vous donne la chance d’y rentrer et d’y étudier, exploitez-la, car l’inaction n’a jamais soigné les grands maux de la société.
Martin Thoër, ancien élève de Dupuy de Lôme, ancien hypokhâgne au Lycée Saint François Xavier de Vannes et futur étudiant à Sciences Po Toulouse