Qu’est-ce que l’archéologie expérimentale?
En étudiant les procédés de fabrication des objets qu’ils trouvent, les archéologues veulent vérifier leurs hypothèses en fabriquant eux-mêmes ces objets : les préhistoriens taillent le silex (expériences de Coutier et de Bordes), les protohistoriens coulent du bronze. Des techniques plus élaborées, comme la traction d’un mégalithe, la construction d’un village palafittique, la reconstitution des travaux agraires, permettent de tester le comportement du groupe humain dans son cadre naturel.
C’est une discipline neuve. Son développement en France correspond au développement de la démarche archéologique en général, vers deux directions jugées complémentaires aujourd’hui, la pédagogie et la recherche scientifique.
Le Moyen Age n’intéresse pas encore énormément la discipline où la pré puis la protohistoire ont plutôt été favorisées. Il est compréhensible qu’il en soit ainsi puisque cette période n’a intéressé que très tard or l’archéologie expérimentale ne peut s’appuyer que sur des acquis pour avancer déjà un certain nombre d’hypothèses à valider ou invalider.
La poterie au Néolithique (8000-2000 avant notre ère)
La poterie apparaît au Néolithique, période qui correspond à la sédentarisation des hommes, impliquant une modification de leur mode de vie. Ainsi, le Néolithique marque la naissance des premiers villages, le développement de l’agriculture et de l’élevage par la domestication des animaux et l’apparition de nouvelles techniques usuelles, telles que la pierre polie, le tissage, la céramique…
De cette vie sédentaire résulte la production des premières céramiques en argile (vaisselle de table, récipients de tailles et formes variées…) pour le transport, le stockage, la conservation, la cuisson et la consommation des graines et des denrées alimentaires.
Ces céramiques ont donc une fonction utilitaire mais aussi une fonction cultuelle, notamment lors des rites funéraires.
La terre a d’abord été utilisée crue et séchée au soleil, puis les hommes ont compris qu’un passage au feu favorisait la solidité des pots en terre argileuse .
La pâte est composée d’argile et d’un dégraissant (pierre broyée, sable…) pour augmenter la solidité des objets façonnés.
Différentes techniques de montage, de décoration et de cuisson ont progressivement été expérimentées.
Les Terminales LCA, apprentis céramologues, sous la conduite de Claire Tardieu
Les techniques de fabrication testées en atelier
- le modelage
Technique de façonnage de la motte de terre avec les mains pour obtenir la forme de l’objet souhaité.
- le colombin
Le montage au colombin : le colombin est un boudin d’argile roulé à la main. Le potier superpose les colombins les uns sur les autres, avant de les lisser pour finaliser la forme de l’objet.
La décoration est appliquée sur la pâte crue.
La cuisson
Avant le séchage complet, le potier effectue le lissage, le lustrage et le polissage de la surface de la poterie avec des outils en bois ou en os afin de réduire la porosité de l’objet. Ensuite, tous les objets sont cuits pour obtenir un produit final résistant. Les premiers fours de cuisson sont souvent rudimentaires, souvent de simples fosses creusées dans le sol, sous un dôme de branchages. La cuisson en atmosphère réductrice, avec peu d’oxygène, donne la teinte noire aux céramiques ; la cuisson en atmosphère oxydante, dans un foyer bien aéré, plus rapide, permet d’obtenir une teinte rouge.