Découvrez à travers son témoignage vivant , le parcours atypique et riche de Marie Le Scolan !
Mon parcours pré Sciences Po.
Je m’appelle Marie Le Scolan, et j’ai maintenant 19 ans.
Après ma seconde générale, j’ai poursuivi en filière ES, donc Économique et Social à l’époque.
En bref, j’ai toujours été une élève qui adorait étudier et apprendre, mais pour autant je n’étais pas dans ce que l’on appelait la « brillance », dans la mesure où je restais dans les 15 et non les 18.
Par conséquent, cela déconstruit le préjugé selon lequel seules les personnes à plus de 19 de moyenne peuvent espérer Sciences Po, du moins quand l’admission se fait sur concours. 😄
Ensuite, j’ai obtenu mon bac mention Très Bien et ai intégré une prépa A/L à Kerichen, à Brest. Cependant, trois jours de pleurs après la rentrée, je rentre à Lorient en L1 Histoire spécialité Sciences Politiques. Merci à ma maman qui m’a beaucoup aidée sans jamais me juger par rapport à ce choix, et qui a toujours respecté mes ressentis. 🥰
Au final, j’ai passé, je pense, la meilleure année de toute ma vie en fac. En effet, j’y ai rencontré mes amis et j’ai été passionnée d’histoire. J’ai eu ma L1 mais on m’a reparlé du concours Sciences Po que je n’avais pas passé en terminale…Donc je me suis lancée.
Objectifs de la préparation au concours
Pour être totalement honnête, je suis allée au concours les mains dans les poches. Par rapport à ceux qui travaillaient ce concours depuis deux ans, j’étais pour ainsi dire totalement ridicule par mon peu de mérite. Je n’étais vraiment pas convaincue d’être prise.
J’ai obtenu des notes qui ne sont pas mirobolantes quand j’en crois mes camarades de Strasbourg (13 en Histoire, 12 en anglais et 11 en QC). En réalité, ce n’était pas si mal, mais clairement je ne m’étais pas foulée et j’en ai payé le prix avec mes notes d’admission. 😂
Donc, je peux déjà donner mon premier conseil : ne plaisantez pas avec la préparation du concours, et notamment sur la méthodologie demandée.
En réalité, le concours est certes pour tester vos capacités intellectuelles mais également pour tester votre rigueur, votre adaptabilité à des règles précises, à vous approprier un cadre académique déterminé.
J’ai eu chaud puisque je suis arrivée sur liste d’attente. Assez rapidement, j’ai été admise à Toulouse. En attendant un peu, j’ai eu d’autres propositions et notamment Strasbourg qui m’intéressait.
Je le redis, ne faites pas comme moi pour le concours, j’ai été probablement la toute dernière admise à Strasbourg. Mais, c’était déjà une victoire pour moi. 😄
L’IEP de Strasbourg
Et me voici catapultée à Sciences Po Strasbourg, où j’ai passé deux années pour le moment.
On n’en parle pas assez, mais beaucoup d’étudiants baissent les bras à cause du travail demandé. A Strasbourg, c’est un aspect particulièrement accru. On est l’IEP avec le plus d’heures de cours / semaine. Donc, c’est évidemment hyper enrichissant, mais c’est un marathon intellectuel auquel il faut être prêt.
Au tronc commun entre tous les IEPs de province, on trouve aussi des cours rajoutés par Sciences Po Strasbourg. Ils tournent surtout autour de l’union Européenne, du droit de l’UE, de ses institutions et de sa sociologie, comme c’est la spécialité de SPS. C’est dur, et parfois lourd, et parfois on a envie de tout abandonner, mais c’est comme ça. C’est un aspect sur lequel il faut être préparé.
Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres IEPs, mais chez nous, on a des colles : des grosses évaluations de 4 ou 5h d’une matière en prévision des partiels. On a des conférences de méthodes, donc des TD, où nous avons chaque semaine des devoirs à rendre. Dissertation, analyse critique d’un essai de socio, une problématisation historique…
Couteau-suisse des études supérieures
Sciences Po, c’est aussi une sorte de terminale ES améliorée. Vous avez du droit, de l’économie, de la sociologie, des langues, de l’histoire, de la science politique, de l’économie.
En fait, un étudiant à Sciences Po se doit d’être généraliste en à peu près tout, donc spécialiste en à peu près rien. Ce n’est ni une mauvaise ni une bonne chose car tout dépend de ce que vous recherchez.
À la fin de la licence, vous serez toujours un peu moins bon en droit qu’un juriste, toujours moins bon en histoire qu’un historien, toujours moins bon en sciences po qu’un politologue.
En réalité, vous serez une sorte de couteau-suisse des études supérieures, un couteau qui ouvrira toutes les portes. C’est l’avantage avec Sciences Po. Pendant trois ans encore, vous avez tous les chemins ouverts. Votre bagage académique est pluriel, vos potentialités d’avenir aussi.
Par ailleurs, l’IEP Strasbourg est une institution de la bienveillance au service des élèves. C’est le grand point fort de Sciences Po, qui est une institution très protectrice, et qui est extrêmement porteuse. Elle nous forme, nous pousse à repousser nos limites et à être la meilleure version de nous-mêmes. Elle nous apprend à faire des choix et à être, académiquement, des monstres.
Ainsi, quand la fac est un fleuve majoritairement tranquille, le bateau de Sciences Po connaît moultes tempêtes. Cependant, quand il suffit d’une barque peu protectrice à la fac, vous avez un vrai sous-marin blindé à SPS.
Donc, à vous de choisir encore une fois quelle vie et quelle expérience vous voulez expérimenter. Les deux sont bonnes, tous les parcours sont bons, tous les choix le sont à partir du moment où ce sont les vôtres.
Par exemple, à Sciences Po, vous obtenez facilement des aménagements d’études ou des assistances, car le personnel et les profs sont hyper bienveillants et au service de votre réussite. En fac, et bien, faites vous de bons amis.
Finalement, est-ce que je suis satisfaite de Sciences Po ?
Très sincèrement, oui. Je n’ai jamais été aussi nourrie intellectuellement qu’à Sciences Po. Ma curiosité ne cesse de grandir. Deux ans en généraliste, c’est long, et j’en suis fatiguée, mais avec le recul, c’est un passage nécessaire et salutaire pour beaucoup.
De plus, Sciences Po nous permet de retarder l’heure de notre choix de spécialisation, ce qui nous permet de le faire avec plus de recul, de sagesse, de lucidité et de connaissances de nous-mêmes et de ce que nous souhaitons.
Notez les points faibles que j’ai explicités tout de même, et retenez surtout ceci : Sciences Po n’est pas la meilleure voie. Il n’en existe pas, objectivement. Réfléchissez par rapport à vous, et par rapport à vous-mêmes seulement.
Par ailleurs, si vous n’êtes pas admis, sachez qu’il n’y a aucune fatalité. Ne laissez pas les notes et les résultats vous dicter qui vous êtes. Ne tombez pas dans le piège de croire que vos résultats sont des indicateurs de votre valeur en tant qu’être humain.
Et maintenant, que vais-je devenir ?
Je pars étudier un an à l’Université d’Helsinki, donc en Finlande. Ce qui était mon premier choix. 😄 J’ai été prise dans le bachelor le plus sélectif, intitulé Media, Politics and Communication. Ce sera ma majeure, et je serai en mineure études environnementales. Ce sont des spécialités que j’avais déjà prises en 2éme Année avec politiques publiques, environmental politics et communication politique.
Forte de mon expérience à Sciences Po, je souhaiterais me diriger dans les études et les politiques environnementales. J’y réfléchis simplement pour le moment, mais je ne pense pas rester à Sciences Po pour le Master.
J’aime découvrir de nouveaux horizons, et j’aimerais surtout partir en Master à l’étranger, après mon année en Finlande.