Un sensibilisation au changement climatique

La conférence, à l’initiative de Katy Tehery, vient couronner un projet interdisciplinaire entre physique-chimie, maths et français. Les élèves ont en effet participé au concours Pierre Potier 2021.

Ce fut une rencontre marquante pour les 205 et 206.

Les lycéens sont inquiets. C’est flagrant, quand Doriann soulève le fait qu’il n’a que peu d’espoir face au changement climatique, que Nour manifeste son inquiétude face aux enjeux démographiques ou que Jeanne et Anouk laissent entendre que les politiques ne font que constater sans agir.

Christophe Cassou

Climatologue, directeur de recherche CNRS au CERFACS à Toulouse (Centre européens de recherche et de formation avancée en calcul scientifique).  Il a co-initié le Train du Climat, qui a circulé dans 19 villes de France avant la COP21.

Béatrice Korc

Chef de projet du Train du Climat, responsable de la médiation scientifique, ancienne directrice de la culture scientifique de Toulouse Métropole et du Festival La Novela.

Des adolescents inquiets d’un manque de prise de conscience général

Christophe Cassou répond à ces questions et ces remarques en soulignant tout d’abord leur grande maturité : oui, il y a un enjeu démocratique derrière les votes, oui, les états font des choix politiques. Il ressent donc une forme de joie devant l’envie de changement manifestée par les élèves mais aussi de la tristesse face au désespoir exprimé. Non, tout n’est pas perdu ! « On peut s’en sortir en deçà d’un réchauffement climatique à 2°, au-delà les risques de toute nature sont trop nombreux. »

 

Ainsi le message est clair : les 10 années qui viennent sont cruciales et il faut que chacun soit en soit conscient parce que tout n’est pas perdu mais qu’il faut agir. Autre aspect de cette réflexion pour les lycéens : s’interroger sur leur orientation et donc leur engagement dans des activités compatibles avec ces changements. Enfin, il s’agit évidemment de repenser nos dépendances, repenser nos modes de vie et notamment notre rapport à la consommation. Nous entrons donc dans un territoire inconnu à l’échelle humaine. Mais ce monde à créer est désirable, joyeux.

Des populations inégalement touchées par le changement climatique

Puis, après ce premier moment d’échanges, C. Cassou est parti du constat suivant : « Nous, humains, avons changé la composition de l’atmosphère et nous sommes responsables des changements climatiques que nous observons aujourd’hui. » S’en suivent les chiffres de la preuve de l’activité humaine comme seule responsable. Mais aussi le constat d’un changement de tendance : nous ne nous orientons plus vers le + 6° mais plutôt + 2.5° : cela reste létal mais c’est néanmoins le reflet d’une prise de conscience générale. Le géo-physicien précise : létal plus particulièrement dans un premier temps dans certaines régions du globe avec de températures de plus de 45°C et une ‘humidité croissante ce qui augmente la mortalité de populations déjà fragilisées par d’autres facteurs et peu armées face à ces changements.

Des questions éthiques qui ne laissent pas insensibles

La comptabilité carbone est très compliquée et induit des notions d’éthique et de justice auxquelles Kieran et Maxence, qui sont restés pour dialoguer avec le conférencier, sont très attachés : C. Cassou insiste sur les implications en matière de justice sociale et sur la nécessité de faire société au niveau planétaire.

 

Ainsi la conférence se conclut sur une note d’espoir…

Pour en savoir plus sur Christophe Cassou

  • Son expertise porte sur la compréhension de la variabilité climatique et de sa prévisibilité aux échelles de temps mensuelles et décennales.
  • Il est très impliqué dans la médiatisation des questions climatiques auprès d’un large public.
  • Il intervient régulièrement à la radio est l’auteur d’ouvrages de vulgarisation sur le climat : Météo et climat : ce n’est pas la même chose (Paris, Le Pommier, 2013), Parlons climat en 30 questions avec Valérie Masson Delmotte (Paris, La documentation française, 2015).
  • Il est co-auteur principal du prochain rapport du GIEC 2021-2022. Le GIEC, qui signifie Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU).