Sur le campus parisien de SciencesPo, un spectre plane au-dessus de la 2ème année de tous les étudiants : le choix d’une destination pour la rentrée suivante. Voici le témoignage de Malo Godiveau qui a intégré Sciences Po Paris en 2016.
« Etant donné que nous ne sommes pas limités à une certaine partie du monde comme la plupart de nos camarades de campus délocalisés (Amérique du Nord, Asie…), nous devons faire face à une offre de plus de 400 universités partenaires partout dans le monde. Les dilemmes sont donc nombreux.
Ainsi, certains visent des universités prestigieuses, d’autres des pays agréables pour une 3ème année de tourisme/repos…
Personnellement, j’ai essayé de concilier les deux selon mes intérêts propres, et, je l’avoue, contre l’avis de tous mes amis qui préféraient, eux, chercher la chaleur. C’est pourquoi je me suis retrouvé à l’Université de St-Andrews en Écosse.
St Andrews university
Tout d’abord, fondée en 1413, l’Université de St Andrews est l’une des plus vieilles institutions du monde anglo-saxon.
Par ailleurs, elle est réputée tout autant pour la qualité de son enseignement que pour avoir été le lieu de rencontre de Kate Middleton et du Prince William…
Enfin, les vieux bâtiments qui la composent garantissent une ambiance « à la Poudlard » très propice aux études.
La ville de St Andrews
Située dans le fin fond du Fife Council au milieu de petits villages écossais, la ville de St Andrews est étonnante.
De surcroit, souvent qualifiée de « bubble », étant donné son « isolement » géographique et culturel, la ville ne compte que 16.000 habitants. En réalité, plus de la moitié sont des étudiants et le reste principalement de riches retraités.
Par conséquent, tout tourne autour de l’université. C’est pourquoi lors d’évènements étudiants la ville entière se transforme en un grand campus.
De plus, avec ses golfs mondialement réputés, sa cathédrale, son château en ruine et ses nombreuses plages, St Andrews constitue un cadre indéniablement propice pour étudier.
De fait, il est même possible, avec un peu de courage, d’y surfer assez régulièrement. En effet, la houle est assez consistante tout au long de l’année !
En bref, le faible temps de transport (la ville se parcourt à pied en trente minutes), l’air frais maritime, les paysages verts d’Écosse : tout contraste avec la vie parisienne .
Dès lors, le temps d’une année, l’Écosse nous rappelle notre Bretagne natale ! Cela fait un bien fou !
Traditions
Par ailleurs, héritage de l’ancienneté de l’université et des coutumes anglo-saxonnes, de nombreuses traditions rythment l’année scolaire à St Andrews.
En effet, l’exemple le plus typique est la tradition des gowns, ces toges ou capes de couleurs portées par les étudiants. Si elles le sont principalement pour les grands événements et cérémonies, il est possible d’en voir au quotidien dans les rues de la ville, comme le dimanche lors du traditionnel pier walk (cf photo ci-dessous).
En outre, la tradition des Academic families est au cœur du parcours étudiant à St Andrews. Les nouveaux arrivants, étudiants en première année ou en échange, sont « adoptés » par des parents académiques, élèves en troisième ou quatrième année.
En plus de faciliter grandement l’intégration, cela permet de rencontrer rapidement des étudiants locaux et d’éviter ainsi de ne rester dans un premier temps qu’entre Erasmus, ce qui est arrivé à beaucoup de connaissances et reste parfois limitatif.
Les cours
Au fond, c’est dans le fonctionnement du système scolaire que réside la plus grande différence avec SciencesPo.
En effet, en 3ème et 4ème année, les étudiants n’ont ici qu’entre 4h et 6h de cours par semaine, et (supposément) beaucoup plus de travail personnel. Cependant, au final, le temps libre est bien plus important que chez nous.
De plus, le fait que les élèves dans le système anglo-saxon ne se spécialisent que dans une ou deux matières durant quatre ans contraste avec les multiples sujets suivis à Sciences Po. D’où le fréquent constat d’une ouverture et culture générale relativement plus faibles qu’en France, notamment chez les étudiants américains…
D’un autre côté, le temps libre ainsi libéré peut être utilisé à bon escient en s’impliquant dans une ou plusieurs des nombreuses associations étudiantes, aussi bien musicales ou sportives que culinaires, culturelles… Cela permet également d’envisager de se promener dans les terres sauvages écossaises ou de rendre visite aux petits camarades éparpillés partout en Europe (ou même dans le monde, avec un peu de chance) lors de weekends prolongés.
Un avant goût d’escapades pleines de charme …
comme mot de la fin 😉 «