Un patrimoine scolaire destiné à disparaître ?

 

Alors que depuis 2005 une restructuration profonde du lycée Dupuy de Lôme a été entreprise, les amoureux du patrimoine ne peuvent que constater la prééminence des enjeux énergétiques, financiers ou de densification des villes sur la réhabilitation et la conservation de l’existant. Ainsi, plusieurs externats et le bâtiment administratif d’origine ont été détruits et de nouveaux bâtiments construits.

 

Qui pourra témoigner au fil du temps de ce lycée campus, des vingt bâtiments disséminés sur 9 ha d’un parc arboré, si ce n’est le hêtre pleureur, arbre remarquable âgé de cent ans ?

 

Une fenêtre sur cour

Sébastien Couëffic, peintre lorientais invité à travailler sur des ateliers « couleur crue » à base de pigments naturels avec les élèves de spécialité Arts Plastiques, a pris le temps de découvrir le site et a choisi de transcrire sur la toile un élément de ce patrimoine, une fenêtre découpée dans l’immensité de cet espace. Que voit-on ?

A l’arrière-plan, le bâtiment scientifique, tout en longueur, qui porte l’empreinte de l’architecte René Ouvré. Ce dernier a construit des toits-terrasses et implanté des logements de fonctions, en attique, dont on aperçoit le portique de béton peint en blanc. Le dessin de la façade demeure académique, juxtaposant des travées identiques. Le bâtiment réhabilité et mis aux normes thermiques a été recouvert de matériaux de ton gris. Cette nuance côtoie désormais le beige des panneaux de préfabriqués en béton et gravier lavé des bâtiments d’origine toujours présents au ras du sol.

Au second plan l’œuvre d’un collectif d’artistes : Roger Joncourt, sculpteur, en a conçu les volumes, Joël Moulin, peintre, a dessiné les sols, Jean-Paul Jappé, peintre, a coordonné la réalisation ainsi que l’installation et imaginé les plantations. Sur une composition au sol de galets de couleur blanche et de dalles d’ardoise de Sizun d’une surface de 150 m2 reposent des cromlechs et des menhirs, évocateurs d’un certain légendaire breton. Un point de rencontre et de repos dont les plantations ont maintenant disparu.

La plantation de palmiers et du Robinier pseudo acacia forment un écran au travers duquel on entraperçoit cet ensemble sculptural et architectural. Un clin d’œil à la Compagnie des Indes et aux navires marchands qui débarquaient épices et plantes sur les quais de Lorient…

A consulter: L’inventaire du Patrimoine en Bretagne. Thierry Goyet.

Le regard d’un peintre…

Lorsque j’ai été invité par Katell Kerfridin à venir travailler au sein du lycée Dupuy de Lôme, grand lycée dans le cœur de la ville de Lorient, j’ai été intrigué par le campus, immense, qui donne l’impression d’une ville dans la ville. A l’entrée du site, le 1% artistique, une sculpture monumentale. Et le portail principal franchi, nous sommes accueillis pas un bosquet de palmiers. Forcément, cela m’a parlé.

J’ai eu la chance de venir un jour lumineux au lycée. L’ombre portée du bâtiment derrière moi formait un véritable contraste avec les hauts palmiers en pleine lumière. Et le bâtiment au dernier plan montre l’immensité du campus. C’est une peinture instantanée, force d’un moment fugace, pleine de vie, où la nature, l’exotisme rêvé et la lumière sont au centre d’un lieu où les destins se forgent.

… qui a exposé en février au Salon des Peintres Français

 

2022 se construit en premier lieu avec ce beau projet culturel avec le Lycée Dupuy de Lôme, dont je suis extrêmement fier, et qui montre aussi l’attrait toujours existant pour la peinture contemporaine et assure sa pérennité à long terme.

 

L’année se poursuit favorablement : j’ai participé au Salon des Artistes Français en février 2022 (Grand Palais éphémère – Paris) et j’ai en cours une exposition à La Colloc à Lorient où 21 œuvres sont présentées. Donc, la peinture est bien vivante.

 

 

M. Coussi, proviseur, découvre le "petit pan de mur" gris