Le parcours de vie d’un humaniste
Officier de marine marchande de formation, Antoine Laurent a tout d’abord travaillé dans le secteur pétrolier. S’interrogeant sur le sens de son métier, sensibilisé à la misère et l’injustice à laquelle il est confronté au fil de ses missions, il s’engage à l’âge de 25 ans à bord de l’Aquarius comme sauveteur. Las de constater l’impuissance des humanitaires devant la fermeture des frontières, il décide de s’engager en politique pour influer, fort de son expérience, sur les décisions à prendre au plus au sommet des Etats.
Antoine Laurent a rappelé la prise de conscience soudaine de cette détresse humaine par les gouvernants et les populations découvrant la photo du corps sans vie d’un enfant syrien, Aylan, sur une plage turque. Puis en 2017, de nouvelles mesures prises par les dirigeants de l’Union européenne ont renforcé la coopération avec la Libye qui va chercher les migrants en mer pour les soumettre ensuite à la torture et l’esclavage. L’agence Frontex, dont la vocation est purement sécuritaire à l’origine, a retiré ses navires et gardé ses avions depuis 2018/2019.
Quelle est la boussole des politiques? l’opinion. Certains d’entre eux, en très grande minorité, militent contre le cosmopolitisme : ils oublient le passé européen et colonial qui a diversifié la population. Vouloir homogénéiser, c’est vouloir épurer. Ils croisent haine du cosmopolitisme et théorie du grand remplacement. En tant qu’homme politique, Antoine Laurent veut éveiller les consciences et inviter à ne pas céder aux sirènes de la haine.
Un échange nourri avec des classes de seconde et première
Les élèves ont souhaité savoir si les migrants pouvaient être violents à l’égard des sauveteurs : il s’agit plutôt de désespoir et d’impatience quand le bateau est bloqué en mer, en attente d’un port. Conçu pour 350 passagers à l’origine, l’équipage a accueilli par deux fois jusqu’à 1 100 migrants. La situation est donc d’autant plus délicate à gérer. D’autres ont voulu connaître quelques chiffres : effectif des sauveteurs sur le bateau, nombre d’enfants sur les embarcations, origine du financement (privé à 100% grâce à des fondations, particuliers, entreprises, collectivités locales) sans implication de l’UE. Ils se sont interrogés sur les relations entre les Etats et les ONG, régulièrement accusés d’attirer les migrants et donc attaqués en justice, mis en examen, soumis à des codes de conduite… Enfin, une question a porté sur le suivi psychologique de toutes ces personnes qui ont connu autant de traumatismes.