Une fenêtre sur cour
Sébastien Couëffic, peintre lorientais invité à travailler sur des ateliers « couleur crue » à base de pigments naturels avec les élèves de spécialité Arts Plastiques, a pris le temps de découvrir le site et a choisi de transcrire sur la toile un élément de ce patrimoine, une fenêtre découpée dans l’immensité de cet espace. Que voit-on ?
A l’arrière-plan, le bâtiment scientifique, tout en longueur, qui porte l’empreinte de l’architecte René Ouvré. Ce dernier a construit des toits-terrasses et implanté des logements de fonctions, en attique, dont on aperçoit le portique de béton peint en blanc. Le dessin de la façade demeure académique, juxtaposant des travées identiques. Le bâtiment réhabilité et mis aux normes thermiques a été recouvert de matériaux de ton gris. Cette nuance côtoie désormais le beige des panneaux de préfabriqués en béton et gravier lavé des bâtiments d’origine toujours présents au ras du sol.
Au second plan l’œuvre d’un collectif d’artistes : Roger Joncourt, sculpteur, en a conçu les volumes, Joël Moulin, peintre, a dessiné les sols, Jean-Paul Jappé, peintre, a coordonné la réalisation ainsi que l’installation et imaginé les plantations. Sur une composition au sol de galets de couleur blanche et de dalles d’ardoise de Sizun d’une surface de 150 m2 reposent des cromlechs et des menhirs, évocateurs d’un certain légendaire breton. Un point de rencontre et de repos dont les plantations ont maintenant disparu.
La plantation de palmiers et du Robinier pseudo acacia forment un écran au travers duquel on entraperçoit cet ensemble sculptural et architectural. Un clin d’œil à la Compagnie des Indes et aux navires marchands qui débarquaient épices et plantes sur les quais de Lorient…
Le regard d’un peintre…
« Lorsque j’ai été invité par Katell Kerfridin à venir travailler au sein du lycée Dupuy de Lôme, grand lycée dans le cœur de la ville de Lorient, j’ai été intrigué par le campus, immense, qui donne l’impression d’une ville dans la ville. A l’entrée du site, le 1% artistique, une sculpture monumentale. Et le portail principal franchi, nous sommes accueillis pas un bosquet de palmiers. Forcément, cela m’a parlé.
J’ai eu la chance de venir un jour lumineux au lycée. L’ombre portée du bâtiment derrière moi formait un véritable contraste avec les hauts palmiers en pleine lumière. Et le bâtiment au dernier plan montre l’immensité du campus. C’est une peinture instantanée, force d’un moment fugace, pleine de vie, où la nature, l’exotisme rêvé et la lumière sont au centre d’un lieu où les destins se forgent. »
Vue du campus, Huile sur toile, 38 x 46 cm
L’exotisme au coin de la rue
De la couleur, des ombres, des lumières qui magnifient le patrimoine architectural de Lorient et révèlent l’exotisme des lieux.