
Ahmed MADANI, Je marche dans la nuit par une chemin mauvais, 2014
« La pièce démarre par une scène muette : dans la moiteur d’un soir d’été, Gus découvre dans le jardin le corps sans vie de Pierre son grand-père. L’histoire se reconstruit alors : fragments de vie, instants échappés, souvenirs que chacun commente.
La maison est entourée d’un vaste jardin abandonné que Pierre enjoint à Gus de défricher. C’est le lieu de tous les combats, une représentation de la vie embroussaillée de Gus qui s’enfonce dans les herbes hautes, coupe, scie, brûle, travaille la terre.
L’engagement physique, la fatigue, le rythme forcené qu’impose l’ampleur du chantier vont, jour après jour, l’aider à remettre de l’ordre dans sa vie. Quant au vieil homme, l’observation de ce petit-fils aux prises avec ses travers le renvoie à sa propre jeunesse et aux cauchemars qui le réveillent encore la nuit. Pierre a eu vingt ans en Algérie et a assisté à des scènes atroces, qui ne l’ont plus jamais quitté. Il a vécu toute sa vie avec ce secret : la troublante naïveté de Gus va lui permettre de soulever enfin la chape de plomb qui pèse sur lui depuis soixante ans. Entre rêve, réalité, souvenirs, impressions, le récit se perdra dans le dédale des mémoires, mais laissera paraître l’essentiel : une relation tendre et affectueuse entre un vieil homme au seuil de la mort et un jeune homme qui se lance dans la vie. »
André Le Garrec, fondateur du Théâtre de l’Abreuvoir, est monté sur la scène du lycée Dupuy de Lôme pour y jouer avec le jeune comédien et musicien Jillian Péto Manso une pièce de Ammed Madani, Je marche dans la nuit par un chemin mauvais.
Quatre classes de 2°, 1° et BTS ont suivi avec attention une histoire qui les a tour à tour amusés et émus. Comment ne pas se reconnaître dans cette situation qui oppose un grand-père à son petit-fils?
Soupe versus nuggets, eau plate versus coca, lever à 7h versus grasse matinée, débroussaillage à la faux versus apathie… Chacun son camp!
Au fil des jours et des mois ces deux êtres finissent pas se comprendre et s’apercevoir qu’ils partagent pourtant de nombreux points communs. Une belle leçon de tolérance et d’ouverture.
Le Théâtre de l’Abreuvoir a reçu le Prix de la Ville de Lanester avec Je marche dans la nuit par un chemin mauvais lors de la 36° édition du Festival de Kerhervy. Mention spéciale jury FESTHEA (Festival National de Théâtre Amateur). Il participe à la 35e édition du Festival de théâtre de Josselin.